Le concept de « Servant Leadership » a été popularisé dans les années 1970 par Robert K. Greenleaf, chercheur et consultant auprès de grandes entreprises aux États-Unis. Il cherchait un modèle alternatif au leadership autoritaire. Le leader par le service, ou servant leadership, demande des qualités particulières, notamment de très bonnes capacités d’écoute, de l’empathie, une bonne connaissance de soi et le désir de créer un environnement de travail sain. Dans cet article, nous examinons les origines, les avantages et les caractéristiques de ce style de leadership en vous présentant des exemples concrets.
Qu’est-ce que le servant leadership ?
Le leadership par le service est une méthode qui consiste à aider une équipe, plutôt que de la gérer, pour obtenir des résultats. Il crée un environnement propice à l’épanouissement de chacun et à l’engagement collaborateur.
Robert K. Greenleaf distingue deux types de leaders : le serviteur et le leader. Un leader traditionnel est plus enclin à être directif et à privilégier ses objectifs personnels. Le leader serviteur renonce à la majeure partie de son autorité et place son équipe au centre de ses considérations. Ce type de leadership altruiste privilégie le développement à long terme des membres de l’équipe, une collaboration saine et une communication interne solide. Bien que le terme « Servant Leadership » soit relativement récent, l’idée du leadership comme « service » est beaucoup plus ancienne. Le roi de Prusse Frédéric II se décrivait déjà comme le premier serviteur de son État !
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Les relations de travail en entreprise restent marquées par une division profonde autant qu’inconsciente : le fossé qui sépare les managers dotés de l’autorité et les collaborateurs qui sont supposés servir sous cette autorité. Cette division est formalisée par les contrats de travail, les descriptions de postes, et même par la loi. Le P-DG, par exemple, est au service des actionnaires. S’il manque à ce service, il est révocable sans explication. Inconsciemment, et au moins en partie, nous continuons à véhiculer et perpétuer cette division enseignée par les textes de l’antiquité, qui décrivaient un monde de maîtres et d’esclaves.
Les caractéristiques du servant leadership
Bob Liden, l’un des experts mondiaux du servant leadership, a identifié les caractéristiques majeures de ces managers : une empathie à l’égard de leurs collaborateurs, même si ceux-ci sont affectés par des événements personnels, la délégation et l’autonomie offertes aux équipes, une forte dimension éthique, la capacité à diminuer le niveau de stress des équipes, la priorité accordée au développement des collaborateurs : les servant leaders aident les salariés à progresser, à réussir dans le travail, et dans la vie.
Pour autant, le servant leadership n’est pas du « management bisounours ». Les servant leaders sont aussi capables de sanctionner un salarié qui abuserait de la situation, et même de le licencier en cas de nécessité.
Source : https://asana.com/fr/resources/servant-leadership
Les avantages et les inconvénients du servant leadership
Les « Servant Leaders » gagnent le respect de leurs collaborateurs, ils proposent une vision partagée et offrent une grande confiance. Les collaborateurs avancent dans un environnement qui booste leur engagement et leur collaboration. La communication interne devient plus fluide. Des études complémentaires ont fait le lien avec plusieurs indicateurs de performance. Le servant leadership se traduit par davantage de créativité et une meilleure aptitude à résoudre les difficultés.
À l’inverse, peu de leaders connaissent ce type de leadership. Le changement culturel peut s’avérer difficile et les équipes ne sont pas toujours prêtes à endosser de nouvelles responsabilités.
Et cette bienveillance s’apprend : le manageur doit être plus disponible, notamment quand un collaborateur s’interroge sur son évolution de carrière. Tel un sage surplombant le bruit des missions quotidiennes, il doit garder une vision d’ensemble pour intervenir « à la demande », et montrer l’exemple.
Aussi, le servant leadership n’est pas adapté à toutes les situations. Par exemple, on imagine facilement qu’un commandant militaire doit assumer complètement son autorité pour prendre des décisions de vie ou de mort extrêmement rapides.
Comment développer ce style de leadership ?
Le servant leader est toujours aux côtés de son équipe et montre l’exemple. Ses collègues remarquent qu’il accepte de consacrer autant de temps et d’efforts qu’eux dans les projets, ce qu’ils apprécient grandement. Cela les encourage à travailler dur et avec intégrité. Notez que montrer l’exemple dépasse le cadre du travail en commun. Le servant leader peut également encourager les membres de son équipe à prendre du temps libre. Les collaborateurs sont plus enclins à s’octroyer des congés payés et du temps pour souffler si leur responsable le fait aussi.
Martin Luther King, l’ultime servant leader !
Dr. Martin Luther King a rempli un rôle de servant leadership lors de la lutte pour les droits civils aux Etats-Unis et a choisi d’embrasser une approche non-violente. Il s’est battu avec acharnement pour la justice sociale et a finalement sacrifié sa propre vie, non pas pour des distinctions ou un gain personnel, mais parce qu’il voulait aider les autres. Ce faisant, le Dr King a modelé le leadership de service pour tous les leaders en herbe qui sont venus après lui.
Et si le prochain servant leader était vous ?!